bullet time est un jeu dans lequel le personnage peut, en dansant du krump, retourner dans sa mémoire pour y changer le cours des choses : se défendre? Se venger? Réparer?

Travailler la violence. Depuis le corps, dans le corps, comment les concepts de violence / non-violence se travaillent ? Quels sont leurs temporalités ? Qu’est ce qu’un corps qui se soulève? Qui résiste? Qui se défend? Jusqu’où un corps laisse le temps s’étirer avant de répondre à la violence par la violence?

Si, comme Judith Butler, on part du principe que la non-violence n’est possible qu’à partir du moment où on vit dans un monde où toutes les vies se valent, et qu’il ne reste que la violence si ce n’est pas le cas, alors nous savons très bien où nous sommes. Ce qui ne nous empêche pas de rêver, penser, expérimenter cet espace-temps de non-violence.

bullet time est aussi une plongée dans les affects et émotions du corps, ses marées, traduites en rythmes, tempos, vitesses.

bullet time choisit le krump comme langage car cette danse est née dans les entrailles de la violence (sociale, raciale, policière, patriarcale) et se déploie en réponse, comme contre fiction à la brutalité systémique, avec la plus ample célébration et sublimation de la vie, de la liberté.